L’Inde est un pays magique qu’il faut aborder en douceur avec une certaine candeur, l’esprit libéré du fardeau de nos convictions, de nos croyances, de nos préjugés et être suffisamment humble et nu pour mériter de savoir. Dans « Les racines de l’Ame indienne » de M. Cocagnac, il est dit que « pour avoir longtemps contemplé le fleuve, rêvé dans les cavernes, subi l’hypnose du feu ou la fascination de la femme, perçu le murmure des spectres ou risqué sa vie sur l’ébauche d’un navire, l’Indien est rentré dans le secret des choses de la vie percevant les attaches invisibles du monde ». Si tel est votre sentiment à votre retour d’un voyage en Inde, vous pouvez être certain que vous y retournerez car « on y ressent quelque chose de particulier que l’on ne rencontre nulle part ailleurs… »
Tout voir en un seul voyage est impossible. Une vie entière même n’y suffirait pas tellement l’Inde a de facettes. Courir d’un endroit à l’autre de peur de ne pas tout voir, c’est passer à côté de l’essentiel. L’Inde, c’est comme un grand cinéma ; il suffit de s’asseoir et de contempler le spectacle de la rue. Prendre le temps de prendre le temps…
New Delhi
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Le Sud de l’Inde se caractérise par une certaine douceur de vivre, une subtile insouciance tropicale propre aux Dravidiens, ces populations du sud de la péninsule indienne à la peau sombre. C’est probablement l’endroit idéal pour un premier contact avec ce pays fabuleux où « l’on éprouve le sentiment étrange que si l’on y restait, on s’y engloutirait complètement ».
Placé sous le signe de l’illustre pachyderme, le Kérala doit une grande partie de son originalité à sa situation géographique. Située à l’extrême sud-ouest de cet antique et vaste empire, l’étroite frange côtière aux rivages enchanteurs est adossée au pied de la chaîne montagneuse des Ghats occidentaux d’où émanent les parfums suaves et entrelacés du poivre, de la cardamome, du gingembre, du curcuma et de la girofle, ces épices qui, une époque durant, valaient leur pesant d’or et dont l’Occident, après y avoir goûté, ne peut plus se passer !
Mais le Kerala, c’est avant tout une couleur, le vert. Vert des rizières, des forêts, des palmiers et des cocotiers jusqu’à la mer… Contrée magique et fascinante, il s’agit sans conteste de l’un des plus beaux Etats du sous-continent Indien. La plaine littorale offre au regard les damiers verts des rizières, ses villages aux toits de palmes, ses bouquets et ses forêts de cocotiers. On serait tenté de dire que la civilisation du Kérala est celle du cocotier, si grande est sa place dans la vie quotidienne. Le tronc fournit le bois, avec la fibre, on fabrique des cordes, des nattes, des tapis. La noix de coco donne son lait rafraîchissant et sa chair nourrissante et succulente. De la coque pressée, on tire l’huile aux usages multiples. Mais le cocotier ne limite pas là ses bienfaits. Il est aussi pour beaucoup dans la grâce et le charme du Malabar, dont il décore les villages, les canaux et les plages. Il est à la fois la richesse et le sourire de ce pays.
Le royaume des Dieux...
Ce voyage vous fera découvrir une terre qui n’a cessé d’ouvrir ses bras aux influences de grands peuples navigateurs tels que les Musulmans, les Portugais, les Hollandais et les Anglais venus chercher épices, bois de santal, et ivoire. Ainsi, vous visiterez Cochin, ville surprenante qui reflète à la perfection l’éclectisme du Kérala, avec en toile de fond la côte tropicale de Malabar. Cochin – Kochi – s’étend sur un ensemble de plusieurs îles. La ville ancienne, avec ses bastions, ses églises et ses ruelles, a été bâtie par les Portugais il y a presque 500 ans. Vasco de Gama, qui avait découvert la Route des Indes par le Cap de Bonne Espérance, fut enterré dans l’église Saint-François. Une vieille synagogue du XVIème siècle accueille encore aujourd’hui les derniers Juifs vivant en Inde. Le prestigieux passé de Cochin fut également marqué par le passage des Chinois qui laissèrent en héritage leurs carrelets, ces magnifiques filets de pêche montés sur des cerceaux attachés à une perche, ainsi que d’énormes potiches de terre cuite servant autrefois à conserver l’huile de coco et les pickles. Cochin est aussi une importante ville portuaire d’où partent chaque jour des cargos chargés d’épices, de thé, de tissus, de bois précieux, de fibres de coco…
Le Rajasthan représente l’Inde dans ses aspects les plus insolites et les plus pittoresques. Aux frontières de l’amour et de la cruauté, ce pays s’est établi dans une éternité de contes fabuleux qui vous emportent dans l’imaginaire, sans qu’on sache où commence le vrai et où finit le faux.
Situé au nord-ouest de l’Inde, sur la frange du Pakistan et du terrible désert du Thar, l’Etat du Rajasthan est l’un des 28 Etats de l’Union indienne. Cet État est né de la réunion d’une vingtaine d’anciens États princiers du Rajputana et a comme capitale Jaipur. Avant d’être un Etat unifié, le Rajasthan était divisé en clans rivaux de Rajputs, contraction de Rajaputra, « fils de roi » dont les ascendances sont à la fois scythes, hunniques et autochtones.
Ces seigneurs étaient caractérisés par leurs traditions guerrières et leur bravoure militaire qui leur conféra d’ailleurs un rôle important jusqu’à l’époque britannique. Leurs royaumes comptèrent parmi les plus puissants du sous-continent. Ils eurent droit au titre de raja et observèrent un code d’honneur très strict, comparable à celui de nos chevaliers européens du Moyen Age.
Les Rajputs furent les seuls à tenir tête aux envahisseurs musulmans et au XI-XIIème siècles, leur domaine couvrait alors les actuels États du Rajasthan, du Gujurat et du Madhya Pradesh. Aujourd’hui, le Rajasthan couvre une superficie égale à environ 2/3 de la France.
Région de l’Inde himalayenne appartenant à l’Etat Jammu-Cachemire coincé entre la Chine et la Pakistan, et dont elle occupe la moitié du territoire - soit environ un cinquième de la France - le Ladakh, à majorité bouddhiste, est le pays des cols et des dieux. Perché à une altitude allant de 3 000 à 6 000 mètres, le « petit Tibet », comme on l’appelle souvent, compte les plus hauts sommets du monde . Avec 56 habitants au kilomètre carré, c’est aussi l’une des régions les moins peuplées du pays, hors des sentiers battus, qui a su préserver toute son authenticité malgré son ouverture au tourisme en 1974. Traversé par une ancienne route de la soie, le Ladakh s’inscrit davantage dans l’histoire de l’Empire tibétain que dans celle de l’Inde. Avant d’être annexé par le maharaja de Jammu et Cachemire, le Ladakh était un royaume indépendant qui s’étendait bien au-delà des frontières actuelles et couvrait une partie de l’actuelle région autonome du Tibet. Il servit longtemps d’artère commerciale entre l’Inde et la Chine. En témoignent les très nombreux monastères qui jalonnent cette route et qui furent fondés par les moines bouddhistes se rendant en Chine et au Tibet ou venant de ces pays en Inde et au Cachemire. On accède à ce petit bout de monde par un vol direct reliant Delhi à Leh, la capitale du Ladakh, ou Srinagar (Cachemire) à Leh. Le vol panoramique offre des vues à couper le souffle sur des paysages défilant à l’infini. L’approche se fait entre les montagnes et l’atterrissage sur la seule et unique piste de l’aéroport, qui est militaire, en raison de la position stratégique du Ladakh. A l’arrivée, des jeeps font la queue-leu-leu attendant les touristes qui ont choisi de s’aventurer si loin. Désormais, le Ladakh n’est plus seulement réservé aux jeunes voyageurs sac-au-dos, possédant derrière eux une longue expérience de trekking en haute montagne et prêts à enchaîner les dénivelés les uns après les autres. La région est devenue une destination prisée par les voyageurs exigeants et nantis, les familles avec enfants et ados ou les sexagénaires et septuagénaires, amoureux des grands espaces, curieux d’en apprendre davantage sur la culture et la religion bouddhiques tibétaines et en quête de contact avec la population locale mais qui apprécient aussi voyager dans de bonnes conditions de confort.